Ce texte est un manifeste : pour la reconnaissance de ce qui a été détruit avec ladite Jungle de Calais ; pour que puisse renaître ailleurs son élan de vitalité et de joie ; pour que vive la « 36.001e commune de France », celle de l’hospitalité.
Cet appel a été écrit par Sébastien Thiéry pour le PEROU, acronyme de Pôle d’Exploration des Ressources Urbaines, dont il est le coordinateur. Le PEROU est notamment à l’initiative (avec agrafmobile) de Réinventer Calais, « l’Autre magazine d’information de la ville de Calais », vrai faux numéro spécial de Calais Mag paru en avril 2016, et distribué dans les rues de Calais à 4 000 exemplaires… avec comme conséquence l’engagement par la mairie d’une procédure contre le PEROU pour plagiat.
www.perou-paris.org
Déclare :
– 1 : Que la destruction de la Jungle de Calais doit se voir consignée dans les pages de l’histoire de France contemporaine comme un acte de guerre conduit non seulement contre des constructions, mais aussi contre des hommes, des femmes, des enfants, des rêves, des chants, des histoires, non seulement contre un bidonville, mais contre ce qui en 2016 a fait ville à Calais.
– 2 : Qu’éviter que se répètent de telles opérations d’anéantissement nécessite de résister au déni de réalité, de contredire les fables mortifères des professionnels de la plainte comme des promoteurs de l’exaspération, de magni er la beauté des bâtisseurs des con ns, de rendre célèbres leurs gestes d’hospitalité, de s’avérer autrement attentifs au souf e séculaire qui les anime comme aux promesses d’avenir qu’ils dessinent.
– 3 : Qu’agir au devant de telles situations-monde qui demain se démultiplieront nécessite de faire s’ampli er les gestes créateurs des exilés et de leurs hôtes, d’édi er dans leur sillage des palais offrant abri de droits et de joie, d’inventer dans leur prolongement les hauts-lieux d’une fraternité reconquise, de risquer sous leur in uence d’autres formes d’écritures politiques de l’hospitalité, de ce que nous avons en commun, de notre République.
le PEROU
- Lieu :
– Marseille
19 rue de la République
Agrafmobile / Malte Martin/ Michaël Mouyal