Mihael Milunovic

Aux Baux-de-Provence, dans la première salle d’exposition de l’Hôtel de Manville, mairie
de la cité, le plasticien né à Belgrade propose une double installation, Providence. Un ensemble
harmonieux et complexe, qui réside dans sa demie obscurité et la projection des ombres de cinq
Aigles, animaux prédateurs présentés ici sous la forme symbolique que leur confèrent les
armoiries, images héraldiques que l’artiste perçoit comme organiques et corporelles. Donnant à
voir comme deux mouvements de corps reliés par une histoire mythique dans la cité médiévale des
Baux-de-Provence : le vol symbolique des oiseaux d’une part et le mouvement d’éternel balancier
du corps de Prometheus d’autre part ; le tout en une vision d’ensemble corporelle et cognitive.

Depuis l’antiquité l’homme vénère l’aigle comme le seigneur des cieux et le croit en
communication avec le divin. Ainsi, puisque l’aigle a une vision hors pair, il a l’oeil divin.
omniprésent, il scrute tout, voit tout, et réagit à la vitesse de l’éclair. Aujourd’hui encore, il est la
figure symbolique de ce que peut être le pouvoir suprême : la surveillance, la frappe militaire
immédiate. Ce n’est donc pas une coïncidence s’il figure sur nombre d’armoiries des services
secrets et agences de contre-espionnage.

L’aigle, symbole de conscience qui vole vers Promethée (l’Ego) pour mieux le désintégrer, le
fragmenter. Cette transcription du my the implique que Promethée soit un être à la
personnalité fragmentée, schizophrène. Et, parce que fragmenté, son corps enchainé semble en
mouvement permanent.

Milunovich-Promethe
Promethée
,  Sculpture en bois / © M. Milunovic, 2007

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