Eduardo Kac

L’Exil transfiguré

Jusqu’où réinventer la notion d’exil ? Ces pieds de l’artiste mexicaine Beatriz Canfield sont-ils les extrémités nues de migrants anonymes, pendus haut et court ? Ou sont-ils à l’inverse des jambes en apesanteur, transfigurant l’exil en montant vers le ciel ?Y a-t-il exil plus absolu que celui de l’astronaute dans le vide sidéral ? Télescope intérieur a été la première sculpture jamais créée dans une station spatiale. Eduardo Kac a permis à Thomas Pesquet de la construire dans l’espace, avec papier et ciseaux, selon une procédure longuement testée sur Terre. Autre inconcevable métaphore de l’exil : l’installation de Fabien Zocco juxtapose le nom d’une étoile, comme Aldebaran, Proxima ou Vega, avec la photo d’un lieu portant le même patronyme sur Google Street View. Le rêve d’un exil dans d’autres galaxies se termine dans un minable lieu-dit sur notre planète. À moins que ce territoire médiocre ne nous fasse rêver d’étoiles ? Ce que nous disent ces artistes, comme les migrants de Calais, c’est l’urgence à transfigurer, à rêver l’exil hors des clichés et carcans imposés par les pouvoirs.

  • Lieu :
    – Marseille
    19 rue de la République

pesquet_with_inner_telescope©EduardoKac2017

© Eduardo Kac, Téléscope Intérieur / Inner Telescope, 2017

Courtesy Galerie Charlote Paris-Tel Aviv