L’école de l’Exil
Dans ladite Jungle de Calais, des habitats précaires, comme on appelle ces tentes et ces cabanons, mais surtout des auberges, des églises et des mosquées, des in rmeries, un théâtre et des écoles se sont construits sur du sable. Afghans, Soudanais, Éthiopiens, Iraniens, Syriens, Égyptiens et autres migrants d’Afrique et de partout y ont sué et dansé dans le vent, avec des bénévoles d’Europe et d’ailleurs.
Entre janvier et novembre 2016, les photographes Anita Pouchard Serra, Laurent Malone et André Mérian ont été bien plus que les témoins d’un désir, d’une joie de vivre ici et maintenant, puis d’une destruction par le crétinisme politique de ce « rêve » de ville internationale. La photo du panneau arraché de « l’école laïque Chemin des Dunes » symbolise ce carnage. Elle contraste avec la beauté de l’histoire de cette même école, que racontent Zimako et Marko dans le machinima d’Isabelle Arvers, Heroic Makers vs Heroic Land, réalisé avec le moteur de jeu Moviestorm à partir de photos et d’interviews.
Y a-t-il une école de l’exil ? Plutôt de multiples écoles, la plupart du temps métaphoriques… Où se découvrent de magni ques personnages, comme ces « rejetés » d’un camp de Tunisie, lmés par Sophie Bachelier et Djibril Diallo… Où l’on apprend à vivre dans un Entresol, comme Younes Baba-Ali entre Marseille et Tanger. Où nous pouvons nous aussi, grâce à une autre pièce sonore, signée Anna Raimondo & Younes Baba-Ali, expérimenter dans le noir un exil intérieur « pour se perdre et peut-être se trouver ».
- Lieu:
– Marseille
19 rue de la République
© André Mérian, Jungle Calais, Mars 2016